Les Tribulations d'une Pipelette...

11 septembre 2011

NEW YORK FOREVER





Adolescente, je suis tombée amoureuse d’un mythe… NEW YORK CITY.

Je ne me souviens plus quel fut l’élément déclencheur d’une telle frénésie, d’une telle passion pour une ville où je n’avais pas (encore) mis les pieds. Mais tout ce que je savais c’était que je voulais un jour y aller.

Avoir le vertige du haut d’une des tours du World Trade Center, errer des heures dans les pièces du MET, me prélasser à Central Park, faire les boutiques sur Canal Street, remonter les longues avenues dans un taxi, être bouleversée un dimanche matin dans une église à Harlem, m’éclater comme une folle à Coney Island, rencontrer Miss Liberty, etc…


 Tout m’attirait (et m’attire toujours) dans le New Yorkan Way of Life. Je dévorais tous les livres d’histoires que je pouvais trouver sur The Big Apple, je me passionnais pour le droit américain et les présidents (je suis capable de vous dire les présidents américains depuis Lincoln à ce jour sur le bout des doigts, alors que les français… oui je sais : pas très patriotiques de ma part).
Je me souviens avoir fait un expo mémorable sur la ville en cours d’histoire (oui, oui, je me la pète mais y avait de quoi cela péter ;) ).

Bref vous l’auriez compris : j’étais et je suis toujours folle de la ville qui ne dort jamais.


J’avais pris une semaine de vacances.
Mon frère, mon père et moi étions devant la télé et nous regardions un film.
Ma mère était arrivée telle une furie, apeurée. Limite si ses yeux lui sortaient du visage.
<< Mon Dieu ! Vous ne devinerez jamais ce qu’il vient de se passer… Ils viennent de dire à la radio qu’un avion vient de s’écraser sur une des tours du World Trade Center !!! >>
Je me souviens qu’aucun de nous trois n’avaient réagi à la déclaration de notre mère. Il avait eu un moment de blanc. Le temps avait cessé durant un instant. Puis mon père avait changé de chaîne à la télé et… la stupeur nous gagna tous.

C’était le mardi 11 septembre 2001.

J’avais quitté ma place sur le canapé et m’était assise devant la télé parterre. Quand nous fûmes tous témoins du deuxième crash, je ne pouvais plus respirer. J’avais l’impression que mes poumons étaient oppressés. Puis j’avais pleuré en silence en voyant les tours s’effondrer sur elles-mêmes.
Je me rappelle avoir été mal pendant quelques jours. Je ne me sentais pas bien. Pas physiquement. Mais moralement et affectivement. Pourtant je ne connaissais personne qui habitait New York ou qui aurait pu s’y trouver. Mais je crois que le monde entier, ce jour-là, fut endeuillé.


 2004 bouleversa ma vie à jamais.

En février, ma grand-mère était partie rejoindre les anges. J’avais perdu ma deuxième maman…
Puis en mai, une amie de Paris m’appela. Après avoir raccroché, j’avais poussé un cri démentiel et j’avais pleuré… de joie. Ma mère était accourue au bas des escaliers croyant que quelque chose de grave m’était arrivée. Et moi qui descendais les escaliers en chantant et dansant sur la chanson far du film « New York New York ». J’allais accompagner mon amie et sa petite famille pendant une semaine à… à… à… New York !!!
Seul souci : trouver les sous pour payer le billet d’avion. J’avais arrêté de travailler pour reprendre mes études. Et là, mon grand-père, tel un zorro des temps moderne, m’offrit le billet d’avion. Il m’avait dit que ma grand-mère aurait voulu que je vive mon rêve américain.

Et après trois mois cruels, tortueux et invivables pour ma famille, et presque 7 heures en avion… Nous atterrîmes à JFK. Je me souviens avoir été impressionnée par le douanier avec toutes ses questions. Je me disais en moi-même : << Faîtes que je ne me mette pas en mode « blonde attitude » et que je ne dise pas des âneries ! >>. J’avais eu tellement peur (à cause de ce qui c’était passé 3 ans plutôt) qu’on me ramène en France.
Puis nous sortîmes du hall de l’aéroport et des yeux j’avais cherché un célèbre taxi jaune.  Mais ce fut une limousine qui vint nous chercher ! C’était la nuit et, à travers les vitres fumées de la Lincoln Continentale, On apercevait les lumières de la déesse de fer. On abaissa les vitres pour profiter de la vue. Et New York m’ouvrit ses bras en grand.
J’étais comme Armstrong le jour où il posa le pied sur la Lune…


 Mon idylle cosmopolitaine fut plus qu’à la hauteur de mes désirs et de tout ce que j’avais pu imaginer durant les trois derniers mois. Pendant une semaine, j’eu l’impression d’être une môme le jour de Noël découvrant ses cadeaux au pied du sapin. Les boutiques sur Canal Street, ma découverte des Starbucks Coffee (les muffins à la myrtille mmmm), les marches du MET (Visionnaire, je m’étais prise pour Miss Waldorf cancanant sur ses rivales :p ), Ellis Island (un des moments les plus émotifs que j’ai vécu : j’avais eu l’impression de me retrouver dans « La Liste de Schindler »), China Town… 


 C’est à NYC que je suis tombée follement amoureuse… de Johannes Vermeer. La Frick’s Collection abrite en ses murs une des plus belles collections des œuvres du célèbre peintre du XVème siècle. J’étais restée des heures admiratives sur un banc en face de ses tableaux (mais ceci est une autre histoire…).
Et puis, une nuit, c’est du haut du fier et orgueilleux Empire State Building que la ville a étendu encore plus ses bras. Je me suis sentie absorbée par tout ce patchwork de couleur. C’était sublime !

 
En journée, chaque fois que je levais les yeux au ciel, il manquait quelque chose…
La nuit, ce manque était comblé par deux immenses jets de lumières qui semblaient se perdre dans le ciel à l’infini. Mais il manquait toujours quelque chose…


Il y a 10 ans, l'aveuglement et la foi fanatique en un seul homme changèrent la face du monde à jamais...


 J'ai pris cette photo de Ground Zero 3 ans après le drame. Lorsque nous arrivâmes sur les lieux du massacre, tout mon corps avait réagi malgré moi. Un trou béant s’était ouvert dans mon cœur. J’avais eu la chair de poule, mes poumons se compressèrent et j’avais eu les larmes aux yeux.

New York commençait à peine à panser les stigmates plus que présentes d'une folie meurtrière. Certaines personnes criaient leur colère. Elles avaient perdu un être cher, un ami, un proche. On avait osé s'en prendre à LEUR ville. Elles ne comprenaient toujours pas pourquoi on s’en était pris à eux.


Plus de 3000 morts (en un seul jour) et 1000 (depuis 10 ans) plus tard…

Encore aujourd’hui, on pose encore des questions qui n’ont pas encore eu de réponses.

Quelle injustice, n’est-ce pas ?

Leur vie fut détruite parce que des hommes avides de pouvoir et au cœur empli de fierté et surtout d’orgueil n’ont pas voulu voir ce qui se profilait… Parce qu’il fallait abattre un ennemi, on avait armé et surtout sous-estimé un allié qui en fait s’est révélé être le vrai ennemi à combattre.

Depuis ce jour, on est toutes et tous un peu new yorkais dans nos cœurs…


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